Et vous, pourquoi faites-vous du yoga ces jours-ci?!

Je me souviens dans ma première formation pour devenir professeure de yoga, nous avions fait un exercice de co-écoute où une personne nous demandait pourquoi on voulait enseigner. Ma première réponse (et c'est encore la raison pour laquelle je désire enseigner le yoga) était que je voulais partager les bienfaits de cet art de vivre avec les gens de ma communauté. Depuis, j'ai enseigné des cours de groupe, des cours privés, des ateliers thématiques, une session à des gens qui ont la sclérose en plaques, j'ai enseigné à des enfants, des personnes âgées, des ados, des mamans avec leur bébé. Je ne pensais pas un jour faire ça mais dernièrement, j'offrais des séances de yoga à une élève qui a reçu un diagnostique de cancer généralisé pendant la pandémie. Oui, enseigner à des gens qui veulent apprendre à ralentir, oui enseigner à des gens qui veulent se remettre en forme, oui enseigner à quelqu'un qui souffre de dépression, oui enseigner à quelqu'un qui veut redonner un peu de souplesse à une épaule blessée, tout ça, je l'avais en tête en devenant professeure de yoga. Mais enseigner à une élève qui, en fin de vie, veut garder assez de souplesse et de force pour pouvoir continuer de se laver les cheveux par elle même le plus longtemps possible, ça, je ne pensais pas que ça allait m'arriver. C'était une élève qui avait une pratique de yoga depuis de nombreuses années et qui a été parmi les premières élèves que j'ai eu à Chandler avec moi en 2013. Depuis, elle était présente à toutes les séances de toutes les sessions de "la gang du lundi à Chandler": à la Mutinerie, à la Légion Canadienne et au complexe sportif! Elle connaissait donc bien mon vocabulaire de yoga, elle savait s'ajuster selon ses énergies et ses besoins. Elle connaissait l'importance d'être dans le moment présent, de respirer, de relâcher ce qui n'a pas besoin de travailler mais dans les dernières semaines de sa vie, toutes ces instructions qui lui semblaient presque anodines ont pris tout leur sens. J'ai donc fait du yoga-chaise avec elle les lundis matin, on respirait ensemble, on relâchait les mâchoires ensemble et on profitait du moment présent et des bienfaits qui nous accompagnaient après la pratique. Cette yogini est décédée mercredi… De ce qu'elle m'a raconté, de ce que j'ai vu et compris, elle aura vécu sa vie, et la fin de sa vie, comme elle l'avait voulu: en profiter pleinement, être loin de l'hôpital (aussi longtemps que possible) et près des siens et faire du yoga pour respirer, vivre le moment présent, relâcher les machoires et arriver à se laver les cheveux par elle-même. Namaste inspirante J. Et vous, pourquoi faites-vous du yoga ces jours-ci?!